Vitis vinifera
Les randonneurs apprécient les promenades en toutes saisons dans les vignobles du Gaillacois. Ces rangs rectilignes et disciplinés que nous traversons ne doivent pas nous faire oublier que la plante originelle est une liane sauvage et spontanée, transformée par le travail de l’Homme. Les vignes d’aujourd’hui puisent leur histoire dans plusieurs milliers d’années.
Ces lianes existent à l’état sauvage en Europe, en Asie, en Amérique, au nombre de 80 espèces que les scientifiques vont recenser, à l’initiative de Linné, sous le genre Vitis. Le goût, le génie et le travail des hommes vont les conduire à sélectionner une espèce dont les grappes produisent le meilleur jus : Vitis vinifera. Puis ils vont s’apercevoir que ce jus se transforme naturellement et assez vite après la récolte en un autre jus, le vinaigre. Enfin, en faisant un long travail de sélection des meilleures levures naturelles, et des meilleures méthodes de conservation, ils inventeront le vin.
Dans les temps anciens, on réservait les terres facilement labourables aux cultures céréalières et maraichères, les terrains ingrats étant laissés aux vignes, lesquelles prospèrent sur les terrains calcaires ou sur les graviers. Mais la sélection d’une espèce unique favorise les épidémies. Alors, on découvre que, pour résister aux maladies et aux parasites, il faut faire appel aux autres espèces du genre Vitis. C’est ainsi que pour lutter contre le phylloxera, insecte dévorVitis viferaeur de racines, on utilise, comme porte-greffe résistant, une espèce américaine (Vitis berlandieri*) ! C’est ainsi que pour multiplier les goûts et l’adaptation sur de nouveaux terroirs, on crée des hybrides avec d’autres espèces (dont une, chinoise !), hybrides qui seront autant de nouveaux cépages.
N’essayez-pas de planter un grain de raisin dans un pot : il ne germera jamais ! Par contre, si vous voulez une vigne pour votre pergola, essayez cette méthode : à la fin de l’automne, taillez une bouture de 30 cm ayant à sa base 10 cm de bois de l’année précédente et le reste du bois de l’année, plantez la bouture verticalement dans du sable très peu humide en laissant dépasser quelques yeux. Au début du printemps, replantez en place et dans une terre ameublie la partie de la bouture la plus ancienne plus un œil.
J-P C.
*Berlandier est l’explorateur français qui a découvert cette espèce au Mexique.